| |
TAY BRIDGE 28 Décembre 1879
"Le grand pont du fleuve Tay
après la tragédie" <<Si
vous regardez de près vous pouvez voir la partie du pont qui manque.>>
|
28 Décembre
1879, Sir Thomas Bouch reçoit un télégramme à sa résidence d'Édimbourg : |
"Terrible accident sur le
pont ; une ou plusieurs poutres se sont rompues ; ne connaît pas la
situation du dernier train d'Édimbourg ; vous préviendrai lorsque je
pourrai avoir d'autres informations."
|
Le
"Tay Bridge" vient de s'écrouler pendant un ouragan et 75
passagers du train d'Édimbourg y ont trouvé la mort. Sir Thomas Bouch
était l'ingénieur qui avait conçu ce pont. |
Historique :
| Pour traverser l'estuaire
du Tay, les voyageurs doivent emprunter un transbordeur afin de
rejoindre l'autre rive et prendre un train. Dans cette région, sur la ligne
"Édimbourg - Dundee", il faut, en allant au plus court,
traverser deux estuaires : celui du Forth et celui du Tay. Pour éviter ces
contraintes géographiques, le gouvernement autorisa la construction de deux
ponts. Sir Bouch travaillait sur les deux projets des ponts ferroviaire, mais dut se retirer après le drame. |
Réalisation
du pont sur le Tay
|
En 1871, un projet vit le
jour, l'architecte Thomas Bouch proposa de construire une structure
composée de poutres en treillis, reposant sur des piliers en briques. Était
ce un signe du destin ? Toujours est-il, que Bouch dut changer ses plans,
après avoir commencé les travaux, il se rendit compte que le lit du Tay
n'était pas composé de pierres dures comme supposé et dut remplacer les piliers
de briques par des colonnes en fer coulé, remplies de ciment et fixées sur
une base circulaire recouverte d'une maçonnerie. |
|
Le premier Juin 1878, le
grand pont sur le Tay fut ouvert au trafic ferroviaire. Il s'agissait d'une
construction gigantesque et impressionnante : Long de trois kilomètres et
demi, c'était le pont le plus important du monde. La Reine Victoria le traversa et félicita Sir Bouch. |
Les Tests
|
En 1878, le pont fut examiné
par l'inspecteur en chef des chemins de fer. Il valida les tests
effectués à la vitesse de 64 Km/h par plusieurs locomotives, tout en
précisant qu'il lui paraissait plus prudent de la limiter sur le
pont à 40 Km/h. De plus il trouva regrettable de ne pas pouvoir vérifier
l'impact du vent lors du passage d'un train. |
Les prémices de la catastrophe.
|
Le dimanche 28 Décembre
1879, une violente tempête frappa l'Écosse. Le souffle était tellement
puissant que les arbres étaient arrachés et que des tuiles et toits
entiers s'envolaient. Un bateau enregistra des vents de force 11, avec
des rafales de 112 Km/h. |
| En Écosse, les trains ne
circulaient presque pas le dimanche. Celui qui prit le départ de Burntisland
à 17 h 20, était le service retour du train-courrier. Il
était composé de cinq voitures et d'un fourgon, tous de petites tailles. Le
train aborda le pont, le mécanicien vérifia la position du levier
d'aiguillage précédant le pont et le convoi s'engagea lentement sur
l'ouvrage. Sur place, l'aiguilleur vit les lanternes rouges du dernier wagon
se fondre dans l'obscurité, puis rebroussa chemin vers sa cabine. Le vent
était si fort qu'il ne put marcher normalement, il se mit à quatre pattes
pour parcourir l'espace qui le séparait de son abri. Il transmit le signal
"de train engagé sur la voie" à son collègue de Dundee. |
Désastre.
|
L'ouragan est maintenant
à son paroxysme, le vent se déchaîne et soulève violemment l'écume dans
cette nuit dégagée de nuages et qui permet aux quelques riverains attirés par la sensation impressionnante d'un ouragan déchaîné, de se
rendre compte que quelque chose d'anormal se passait. Brutalement, les
lumières du train disparurent et la silhouette des poutres du pont avait
fait place au vide. Il n'y a qu'une explication : le pont vient de s'effondrer.
Sur la rive, l'émoi va grandissant et pourtant, deux valeureux employés
des chemins de fer essayent de se déplacer sur le pont, à leur retour le
constat est sans équivoque: "le pont du Tay s'est effectivement
effondré". |
Le décompte final
|
Aussitôt,
un ferry tenta de quadriller la zone. On ne retrouva aucun survivant. Dès
le lendemain, à la faveur du calme, on put mesurer l'ampleur des dégâts.
Toute la charpente des hautes poutres avait disparu. Les poutres du pilier
28 au pilier 41 étaient tombées dans le Tay. Elles avaient été
totalement ou partiellement arrachées. Des scaphandriers les retrouvèrent au fond de l'eau couchées à
côté du train. De cet amas de ferraille, seule la locomotive et quatre
wagons n'étaient pas trop endommagées. Par contre le reste était réduit
en pièces. A partir d'Avril 1880, des travaux furent entrepris pour
récupérer la locomotive et certaines pièces du pont, elle fut réparée
et reprit du service jusqu'en 1907. |
|
Une certaine
confusion régna au début pour déterminer le nombre de victimes, en effet
tous les passagers n'avaiten pas acheté leur ticket au même endroit. Mais
après une enquête minutieuse, on estima que 80 personnes perdirent la vie
au cours de cette nuit tragique. |
Que s'est-il passé ?
|
On
pensa d'abord, que le train était tombé seul dans le vide, mais cette thèse
fut vite abandonnée, lorsque l'on retrouva le train prisonnier des
débris de poutres au fond de l'estuaire. |
| Lorsque
l'ouragan se mit à souffler sur la baie, la pression exercée sur le pont
fut encore plus violente que sur les flans du train, la conjugaison des deux
forces entraîna la structure au fond de l'estuaire. |
|
La
commission d'enquête conclut qu' aucune expertise du lit du Tay n'a été
effectuée. Par ailleurs, on n'a pas tenu compte de la pression du vent et les
piliers en fer coulé, les poutres et les renforts ont été mal
construits. |
|
Le tribunal annonça
lors de l'instruction : "Nous déclarons que le pont était mal
conçu, mal construit et mal soutenu" Bouch qui était sur le
deuxième projet " le pont du Forth", dut l'abandonner car rejeté,
il mourut un an après l'accident, brisé. |
Recommandation.
|
Après la
catastrophe du pont Tay, l'office du Commerce établit des normes qui
tenaient compte de la force exercée par le vent sur les structures ferroviaires
et du passage d'un train sur le pont en plein vent.
|
|
Actuellement, les trains
circulant sur les ponts Tay et Forth n'ont aucune restriction étant donné
que leur structure a été étudiée pour supporter n'importe quel type
de phénomène météorologique. Cependant, le 5 février 1990, le pont Tay fut
fermé quatre jours : les pluies diluviennes ayant augmenté le débit
habituel du fleuve, on observa des anomalies qui après examen s'avèreront
superficielles.
|
Le prochain accident s'est
déroulé en 1978, à Taunton sur la ligne Penzance - Londres et
racontera comment une voiture lit
pris feu. |