Parmi les grandes locomotives qui marquèrent l'histoire des chemins de fer, la série CC7100 fut remarquable et conserva toute sa vie les records de vitesse et de longues distances mensuelles parcourues par une machine.

    C'est au lendemain de la guerre que la SNCF décide de construire une machine qui soit pratique, économique et rapide. De plus les nouvelles technologies vont faire gagner aux machines un gain de poids non négligeable. En France on décide de construire un engin de type CC et la SNCF passa commande auprès d'Alstom qui s'engagea à fournir deux prototypes livrés en novembre 1949.

    Cette génération est destinée à la vitesse : il est incontestable qu'au lendemain de la guerre, la course après le temps va commencer à devenir un facteur prépondérant : effectivement après cette magnifique technique, nous irons développer une autre machine de type CC précurseur du TGV. Seulement la technique est à nos portes, les ingénieurs répondent présents, mais les décideurs ne le sont pas. Il est faux de penser que le public est individualiste et ne souhaite pas prendre les transports en communs.

    Le souci de cette catégorie de population, c'est le temps : hors à titre d'exemple un Paris-Dijon met quatre heures pour parcourir 300 Kms, à cette époque même avec une vitesse limitée à 130 Km/h, on peut les franchir en 3 heures sur autoroute.

    La CC est destinée à supplanter la série 2D2. Les premiers essais furent de suite au dessus de tous espoirs. Cette merveille est capable de tirer un train léger entre Paris et Bordeaux en 4 h et 26 minutes à une moyenne de 131 Km/h atteignant sur certains tronçons 180 Km/h.

    Après la livraison, les deux prototypes furent soumis à une série d'essais complémentaires sur la ligne Paris -Toulouse au profil connu pour être difficile.

    Sur la photo ci dessus, le 28 mars 1955, la CC7107 passa le record de 326 Km/h. La cabine du conducteur est protégée par une grille métallique qui le protège des sauts de pierres du ballast. En effet, la vitesse, le poids et les vibrations de la machine à cette vitesse provoquaient des sauts de pierres jusqu'aux fenêtres de la cabine.

    Avec ces fenêtres en "oeil de bœuf",  la CC marque son passage dans l'univers des chemins de fer français ainsi que  l'arrivée de Paul Arzens, qui durant les trente années qui suivirent fut chargé de la conception de la ligne des locomotives.

    Arrivés, en juin 1952 les premiers exemplaires ne tardèrent pas à être mis en service sur la ligne Paris-Dijon-Lyon et la SNCF fut convaincue des capacités de cette machine.

    Pour répondre à la décision de remonter la vitesse des trains de 120 Km/h à 140Km/h, la compagnie ferroviaire décida de faire des essais entre Beaune et Dijon, la CC7121 décrocha un record de vitesse à Vougeot avec la vitesse de 243 Km/h, sur la ligne Bordeaux-Hendaye, elle atteint 225 Km/h sur 15 Km.

    La SNCF décida de lancer cette machine à des vitesses jamais atteintes jusqu'à lors dans l'électricité et sur la ligne Lamothe-Morcenx, elle dépassa 300 Km/h le 28 mars 1955. En réalité la machine avait atteint 331 Km/h. La CC7107 est médaillée. Elle porte encore aujourd'hui la plaque commémorative de l'évènement.

    L'histoire aurait dû s'arrêter là, mais dans le milieu des années 1980, on entendit parler d'un nouveau concept de train qui venait de dépasser ce record, il s'appelait "TGV" et là, ne pas oublier que notre draisine date de 1949... A partir de 1979, elle fut affectée au transport de marchandises. Certaines iront jusqu'à la fin du siècle.